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1850-1924 Arsène Argueyrolles

Fils de Jean-Denis Argueyrolles et Petra Suarez

par ea (2/08/2010)

Henri Argueyrolles 1872
  • Arsène [1] naquit au château de Marsac, sur la commune de Meyssac, le 21 Juillet 1850. A cette date il était le sixième des enfants alors en vie.
    • Une jeunesse insouciante et heureuse :
    • Arsène apprit à lire chez les Frères de l’Institution Chrétienne à Meyssac, puis il fut mis pensionnaire au collège de Brive, alors que ses frères Léon et Arnaud étaient chez les Jésuites à Sarlat où il se distingua un jour en dévalant sur son vélocipède la côte de la Pigeonnerie !
    • Aux vacances, il organisait avec ses frères Léon et Arnaud les fêtes de Laumet, et il retrouvait ses sœurs, Clotilde, mariée dès 1864, Noémie, Pauline, Marie-Louise et les petites Léontine et Lucie.
    • Plus âgé Henri Argueyrolles se voulait plus sage, en 1867, c’est lui qui accompagna ses parents à la Foire Exposition de Paris. Pour tous ces jeunes, la mort du "bon Léon" en 1868 fût durement ressentie.
    • Arsène ne fit la Guerre de 1870 que quelques mois au 4eme Hussard : il conduisit des chevaux à Port Vendres… Il est vrai qu’il connaissait bien les chevaux, car il les montait depuis l’âge de 7 ans !
    • Désormais, il aidait son père à gérer les propriétés autour de Meyssac et surtout à Génouillac.
    • Il aimait faire du vélo [2], notamment avec son ami Silvio Bruni, de Puy d’Arnac jusqu’à Mirandol (en 1874).
    • Il prenait l’habitude, comme ses parents de faire des cures thermales, notamment à la Bourboule en 1873 et 1874.
    • Il fit même en Juin 1874, un pèlerinage par le train depuis Tulle jusqu’à Notre Dame de Lourdes.
    • Et chaque été il voyait revenir à Marsac ses sœurs, maintenant mariés, avec maris et enfants : il sympathisait avec Jules Mage, trouvait drôle l’extravagant Jean Jacques De Bonnot de Bay, et appréciait les menus que Cotton, le fameux Maître d’Hôtel de Brive, confectionnaient à Marsac pour les grandes occasions, comme en 1884 avec les Noces d’Or de Denis et Petra.
    • La mort de sa mère le 1 avril 1887, mit fin à cette longue période heureuse…
  • Arsène en Xaintrie, terre de ses ancêtres, de 1887 à 1890.
    • Arsène à Martinigol, commune de Saint-Privat.
    • Arsène qui, à la mort de sa mère, était le dernier à séjourner encore à Marsac aux côtés de son père et de son frère Henri, qui lui déjà marié depuis 1877, ne tarda plus à se marier, ce fût le 23 mai 1887 avec Marie-Louise De Cautine à Saint-Privat.
    • Marie-Louise habitait le domaine de Martinigol, Arsène arrivait avec 40 000 francs or : il régla quelques dettes les plus criardes (12877 F…), entreprit de relever la propriété, de réparer les toits de Martinigol et la digue du Moulin de Roland, de donner du travail à de nombreux journaliers, dont Aline Plaze, sa future servante. Tout cela en recevant la famille, les Mage, Jean-Jacques De Bonnot de Bay, Paula et Edouard Blanc, et en voyageant avec son cheval Yvant, à Pléaux, à Mauriac, à Riom, à Marsac, à Lagrèze, à Miègemont !
    • Mais le 29 Janvier 1888, la pauvre Marie-Louise, son épouse décédait, après 8 mois de mariage ! Arsène resta encore à Martinigol jusqu’au 12 Août 1888, il y reçut sa sœur Clotilde, et finalement ne quitta pas encore la Xaintrie.
  • Arsène au Pic de Août 1888 à Novembre 1890.
    • En quittant Martinigol, Arsène vint s’installer au château du Pic, sur la commune de Servières-le-château, chez son cousin Justin Amblard fils de Marianne-Julie Argueyrolles et de Jean Amblard qui avaient gardé la vieille propriété de Dichau à Bassignac-le-Haut. Les Amblard avaient acquis le château du Pic en 1860 et c’est là que se rendit Arsène car il avait à régler bien des problèmes de succession avec sa belle famille les De Cautine.
    • Arsène resta au Pic deux ans et trois mois, mais en fait il ne fut absent la moitié du temps, tellement il passa du temps à voyager d’Ussel ( chez Clotilde) à Riom (chez Marie-Louise), de Marsac ( son père et son frère Henri) à Meyssac ( les Blanc ) de Lagrèze ( les De Planchard et l’abbé Gabriel Argueyrolles) à Miègemont ( sa tante et ses cousins), de Limoges (Arnaud) à Brive ( Isidore et Berthe Argueyrolles ) et à Naves ( Mariette Bessou sa nourrice) !.
    • Avec son cousin Justin il fit plusieurs voyages, alternant train et voiture à cheval : Figeac chez l’oncle curé Benne, Gramat chez Madame Benne mère ou résidait Thérèse une des filles de Justin, Rocamadour, et bien sûr Marsac et Genouillac… Ensemble ils multiplièrent courses et visites à travers la Xaintrie… Arsène était plein d’attention pour Maria Benne, l’épouse de Justin, et pour leur fille Hélène qui raffolait de cerises et de bonbons anglais. Arsène participa largement aux achats nécessaires à la vie du Pic et faisait preuve d’une grande sollicitude pour les pauvres.
    • Ayant enfin réglé ses affaires, Arsène prit congé des Amblard le 10 novembre 1890. Il laissait bien des regrets sur ce plateau de Xaintrie ou il avait su se gagner bien des sympathies : le juge de paix Schneider, le notaire Puex, l’abbé Peyrical, l’ami Cisterne, les gendarmes, le postillon, ses anciens domestiques, et bien sur les Amblard…
  • Retour à Meyssac en novembre 1890, jusqu’à la mort de son père en 1893.
    • Arsène revint donc à Meyssac et s’installa en décembre 1890 à Laspeyruges, gentilhommière appartement à Mlle De Cérou et où il reprit sa vie de voyages à Limoges chez Arnaud, à Ussel chez Clotilde, Miègemont, Rocamadour, de visites à Marsac quand les Mage, JJ et Lucie, l’abbé Gabriel Argueyrolles ; Clotilde, les Barrière, l’abbé Fougeron… Julia Bessou.
    • C’est d’ailleurs au cours d’un voyage en train d’Ussel à Limoges qu’Arsène fit la connaissance de Marie-Thérèse Marseille montée à Eymoutiers et pour laquelle il fut le Monsieur de la Neuvaine ! Ils se marièrent à Limoges le 21 Juin 1892 à l’Eglise Saint Pierre du Queyroix dans la chapelle de Notre Dame des Neiges où l’abbé Gabriel Argueyrolles leur donna la bénédiction.
    • Ils revinrent à Laspeyrugues où leur fils Jean-Marie naquit le 5 novembre 1893, peu après la mort de Denis à Marsac.
    • En Octobre 1892, Arsène était allé à Manchester, avec sa belle sœur Marthe, pour ramener le corps d’ Emile Marseille décédé la-bas d’une fièvre typhoïde.
  • Brive, la vie tranquille d’un bon rentier de 1894 à 1924.
    • Après avoir habité au 26 rue de la Brasserie ( future rue Firmin Marlot), Arsène s’installa définitivement au 13 Boulevard Louis Blanc où il acheta le 11 mai 1897 une maison avec un grand jardin de 1200 m².
    • La vie s’écoula tranquille, Arsène vivant de ses revenus, deux maisons louées aux 26 et 28 avenue de Toulouse près du pont. Arsène avait fait venir, dès Laspeyrugues, Aline Plaze comme "bonne", quant elle se maria à Noalhac avec Jean Chabreyrou, sa sœur Marie Plaze la remplaça et servit les Argueyrolles jusqu’à sa mort en 1932.
    • Arsène cultivait ses fleurs, ses arbres fruitiers, ses légumes et sa vigne, mais il aimait aussi la Musique, il jouait du cornet à piston à la Saint Cécile. Le Théâtre, où il allait avec sa sœur Clotilde retiré à Brive, et “le Progrès”, il était à Varetz pour le premier Meeting d’Aviation donné à Brive en 1912.
    • Il recevait sa famille, celle de Limoges (Maurice Deschamps et sa femme Alice sœur de Marie-Thérèse - les Rouget - les Morel … et il allait les voir à Limoges ou à Eymoutiers, fief des Soumy et Cramouzeau, et bien sur les Argueyrolles : Clotilde, Charles de Lacoste son filleul, Camille De Planchard, Colette Pau, Edouard Blanc et surtout une branche Argueyrolles quelque peu oubliée, celle d’Isidore, fils de Marie Argueyrolles née en 1806, et père de Berthe Seguy et du docteur Louis Argueyrolles.
    • Arsène s’occupait activement de l’Eglise où il était secrétaire du Conseil de Fabrique de Saint Sernin, dont Gabriel Argueyrolles devint le curé en 1906 aux côtés du banquier Roque président et du trésorier Benoit greffier et agent d’assurances. Il faisait partie aussi de la conférence de Saint Vincent de Paul avec Mgr L’Ebraly et le père Monjauze, allait souvent à Saint Antoine.
    • Avec l’âge, il s’éloigna de moins en moins de Brive. Tout de même, il resta fidèle aux cures thermales …Cransac en 1901, Dax avec escapade à Lourdes en 1902, qu’il finit par coupler avec ses traditionnelles visites à sa sœur Marie-Louise religieuse à la Visitation de Riom. En effet, de Riom on allait facilement à Châtel-Guyon, avec un petit saut touristique à Vichy et Clermont. Le lendemani long séjour à Riom fut réalisé en Juillet 1913. Rocamadour resta aussi un des lieux favoris d’Arsène jusqu’en 1907 : il y revint une dernière fois avec son fils en 1920, sa dernière sortie… Enfin jusqu’en 1914 il rendit visite à Naves à sa nourrice Moriette Bessou (1829-1912) et à sa fille Thérèse et sa petite fille Julia qui sera la future directrice de la Poste de Saint-Privat en 1914.
    • Il avait une très grande affection pour Jean-Marie son fils unique qu’il amena voir “Buffalo Bill”, et plus tard en 1912 les avions à Varetz… Quand Jean-Marie fut mobilisé sur la fin de la guerre, en 1917, et partit en 1918 pour le front italien. Arsène lui envoyait régulièrement des mandats. Arsène eut la joie de voir son fils se marier le 12 Août 1920 à Rocamadour avec Marguerite Bergeal.
    • Ses dernières années furent attristées par de nombreux décès parmi ses proches : Noémie dès 1896 et Marthe sa belle sœur en 1899 ; Isidore en 1908, Ernest et Lucien Rouget en 1015, Clotilde en 1916, suivi par son frère Henri en 1919 et sa sœur Marie-Louise en 1921, Etienne Morel en 1921. La révolution Russe de 1917, qui entraîna le ruine de ses titres russes, fut aussi une bien mauvaise nouvelle, mais financière celle-là…
  • Arsène mourut, chez lui à Brive le 6 septembre 1924 à 6 heures du matin.
    • Il avait 74 ans, sa femme Marie-Thérèse Marseille décéda cinq ans plus tard, rue Louis Blanc, le 1 septembre 1929. Arsène laissa le souvenir d’un homme actif, droit, d’une franchise totale et d’un caractère intraitable sur les questions d’honneur, autoritaire, il avait aussi un grand respect pour les autres, un grand cœur et une grande bonté.
    • Il admirait son père et adorait sa mère, si bien que tant qu’ils vécurent il ne put se résoudre à s’éloigner de Marsac qu’il revit, pour la dernière fois en 1918…

Notes

[1] d’après un récit original de Paul Argueyrolles (2008)

[2] ndlr : encore aujourd’hui ses cousins de la Xaintrie pratiquent activement ce sport …