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Les Argueyrolles au Mexique

de 1827 à 1839

par ea (30/05/2021)

Les Frères Argueyrolles au Mexique

Joseph-Hippolyte Argueyrolles sera le premier à partir pour le Mexique. Quand il quitta la Corrèze en 1827 son passeport pour Mexico est du 9 janvier, il n’avait que dix-sept ans et demi.

Né le 13 septembre 1809, il était le troisième garçon d’une famille de 13 enfants, installée à DICHAU, paroisse de Bassignac-le-haut. Son père, Jean « ainé » (1773-1840), disposait d’un domaine suffisamment vaste pour lui permettre d’entretenir un fermier. Son grand-père dont il portait le prénom Joseph (1735-1789), avait été très actif : qualité de « sieur », il était dit, selon les circonstances, « laboureur », « marchand » (de bois apparemment), « praticien », voire « médecin vétérinaire ». Son grand oncle Jean (1754-1828), curé d’Albussac, et ancien prêtre réfractaire, avait connu sous la révolution une vie particulièrement mouvementée.

  • On ne sait trop pourquoi Joseph-Hippolyte se dirigea vers le Mexique. Peut-être l’indépendance récente de ce pays pouvait faire espérer des possibilités commerciales nouvelles. De fait, on trouve des Français attirés de bonne heure par le Mexique : dès 1821, arrivent les premiers « Barcelonnettes » . Installé dans la région de Zacatecas, Joseph réussit au-delà de ses espérances. Il comprit très vite qu’en faisant venir son jeune frère Denis leurs comptoirs commerciaux seraient plus dynamiques encore. Joseph rentra donc en France et sut convaincre Denis (19 ans, car le 12 octobre 1811) : munis de leurs passeports délivrés à Tulle le 18 octobre 1830, ils rejoignirent tous deux Zacatecas et se répartirent les tâches pour s’épauler au mieux. Leur réussite fut totale, malgré l’insécurité des communications, la lenteur des transports à dos de mulet sur de mauvaises pistes, et l’insuffisance d’une organisation bancaire balbutiante.
  • Joseph alla s’installer à Bolanos, près de mines d’argent, alors en plein essor, mais très proches des Indiens Huicholes, fort remuants à l’occasion.
  • Enrichi, Joseph « Don José  » souhaita rentrer en France, ce qu’il fit en 1837, après dix années passées au Mexique. Son passeport, fait à la légation de France à Mexico le 15 mars 1837, le décrit ainsi : « Monsieur Joseph-Hippolyte Argueyrolles, commerçant, natif de Dichaud (Corrèze) et demeurant à Bolanos, âgé de 27 ans, taille de 5 pieds 6 pouces, cheveux châtains clairs, front haut et découvert, sourcils clairs, yeux gris, nez aquilin, bouche moyenne, barbe brune, menton rond, visage plein, teint coloré. » Tout cela délivré et signé du consul chancelier Laisné de Villesèque. Débarqué en France, Joseph eut le temps d’arriver pour assiter au mariage de sa sœur Marianne-Julie avec Jean Amblard, « instituteur » à Darazac.

Denis « Don Donicio  » désormais, avait son comptoir commercial à San Luis Colotlan, dans la riche vallée du Rio Colotlan, au sud de Zacatecas. Il y devint rapidement un notable.

  • Le 1er octobre 1833, il avait obtenu du gouverneur de l’État libre de Zacatecas, Francisco Garcia, sa naturalisation : cette « carta de naturaleza » lui permettait d’être désormais à l’abri des multiples tracas régulièrement infligés aux commerçants étrangers.
  • Le 7 juin 1834, il épousa, en l’église paroissiale de Colotlan, Dona Petra-Paula Suarez y Cabrera, née à la Hacienda de Abrego en 1817. L’oncle maternel de la jeune épouse ( 17 ans), le colonel Mariano Cabrera Ruiz fut aussi gouverneur du « Zacatecas ».
  • Très attentionné envers sa nouvelle famille, Denis se voulut le bienfaiteur du couvent des Sœurs de la Conception, parmi lesquelles se trouvait sa tante, sœur Maria Rafaela Teresa, qui l’appelait, en toute simplicité, « mi queridisimo y muy amado sobrinito » // mon neveu très cher et bien-aimé // … Les largesses de « Don Donicio » avaient dû être conséquentes.
  • Denis, à son tour, fut rejoint par le mal du pays. Certes, le gouvernement désastreux du général Santa-Anna gênait de plus en plus le commerce local, mais ce sont surtout les décès successifs, en bas-âge, de ses premiers enfants qui l’atteignirent le plus durement. Pour finir, son jeune frère Joseph-Julien, né en 1817, tout juste arrivé de France en 1838, son passeport tulliste datait du 17 septembre, mourut presque aussitôt. Alors Denis n’hésita plus, surtout quand il fut avéré que sa femme était à nouveau enceinte. Il prépara son départ, régla la liquidation progressive de ses affaires, et s’embarqua pour arriver à Bordeaux avant la fin de l’année 1839. Sa fille Clotilda naquit d’ailleurs sur le bateau, le 9 octobre 1839.

L’organisation commerciale des Argueyrolles au Mexique

A son départ du Mexique en 1839, Denis Argueyrolles possédait deux maisons de commerce « Casas de Comercio », La Casa de Colotlan et la Casa de Bolanos.

  • La Casa de Colotlan était maintenant gérée par Don Loreto Sanchez qui fit rapidement modifier, en 1842, les contrats qui le liaient àDenis en avançant le malheureux état dans lequel était tombé le commerce au Méxique sous la dicature de Santa-Anna, un « fou furieux », dirz Palomeda de la Roche, le mandataire de Denis à Zacatecas. Loreto Sanchez s’acquittera de son dernier versement en1850.
  • La Casa de Bolanos avait d’abord été celle de Joseph-Hippolyte Argueyrolles ( Don José) qui, à son départ en 1837, avait donné « pouvoir spécial » à son frère Denis pour traiter avec Don Panfilo Valera. Celui-ci se montra reconnaissant. Quand arriva la « clôture de son solde en 1844 », il en remercia ls « divine Providence », jura qu’il n’avait pas oublié les bienfaits qu’il avait reçus de Don Dionicio ainsi que de Don José, et termina en manifestant son « éternelle reconnaissance » à ceux qui lui avaient fait confiance.
  • Denis Argueyrolles avait donc à Zacatecas un « apoderado », sorte de mandataire, fondé de pouvoirs, chargé de recueillir les versements de Sanchez et de Varela.
  • Ce mandataire fut d’abord Palomeda de la Roche. Mais écœuré par la politique de Santa-Anna qui « écrase le pays de taxes », droits de circulation des marchandises, droits de sortie, contributions diverses, emprunts forcés…, il finira par quitter le Mexique pour rentrer en France en 1846.
  • Le nouveau mandataire à Zacatecas sera, dès janvier 1846, et jusqu’à la fin en 1850, José Francisco Alberti, de la « casa de comercio J.F. Alberti y Ca. »
  • Les mandataires expédiaient alors la remise, argent recueilli par eux pour Denis Argueyrolles, vers Tampico, port d’embarquement pour la France, par l’intermédiaire de la « conduite » de Galvan.
  • Il s’agit en effet de convoyer la remise de Zacatecas à Tampico. C’est l’affaire de Luciano Galvan dont l’entreprise transporte, à dates à peu près fixes, marchandises et biens sur ce long et difficile parcours. On peut espérer que les meules sont solides et les convoyeurs bien armés, car les bandes de voleurs ne manquaient pas sur le chemin !
  • La remise arrive enfin à Tampico, à la consignation de A. Montluc.
    Le consignataire réceptionne donc la remise et se charge de l’embarquement et autres frais à régler. L’embarquement se faisait normalement sur des navires français, le Louise Marie, le Princesse Marie, à destination de Bordereaux où la réception était faite par la « Compagnie Fabre et Fils », des « gens très respectables », selon de la Roche.
  • Les navires français à destination de Bordeaux se faisant de plus en plus rares, A. Monluc finit par penser qu’on pourrait aussi bien utiliser un navire, fut-il étranger…, à destination d’un port français quelconque. Et c’est ainsi qu’en 1850 le dernier versement de J.F. Alberti fut envoyé en conduite à Messieurs Dickinson et Garcia de Tampico, lesquels embarquèrent sur le paquebot anglais « Thames » à destination de Calais et à la consignation de Mrs A. Poulet-Cabanes et Fournier, de Paris.

Il est évident que lorsque Denis Argueyrolles touchait son argent, « la remise » initiale avait quelque peu évolué…

Rentrés en France, les deux frères Argueyrolles s’installèrent l’un, Joseph-Hippolyte à Miègemont près d’Altillac et l’autre, Jean-Denis à Marsac, près de Meyssac dont il fut d’ailleurs le maire sous le second Empire.

Carte des Argueyrolles au Mexique

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